La tempête était annoncée depuis au moins 24H00 , les écoles étaient fermées.
Le 2.10.2020 il commença à pleuvoir vers 9h00 , une pluie douce.
S'intensifiant très rapidement, la douce pluie s'était mue en pluie battante.
Frappant chaque façade de la maison .
Vers 11h00 , notre chien Oscar qui était abrité sous le auvent fut trempé par la pluie tournoyante.
Il pleuvait quasiment à l'horizontale, les cieux grondaient se déchainant .
Le torrent d'ordinaire à sec commença à gonfler vers 12H00, nous mangions avec mon père. Le deux chiens avec nous dans la maison au sec.
Vers 13H00 j'était assoupis dans ma chambre, j'entendis alors un énorme bruit sourd venant de sous mes pieds . Attentifs nous regardions l'écran de la station météo, le pluviomètre indiquait une pluie de 1mm par minute parfois plus. Vers 14H30 , un énorme boom souterrain avait retendit. Je cherchais mon père dans la maison :Moi: "papa , papa ? tu es ou ? Papa !"
Je sortis de la maison, cherchant mon père dehors sous la tempête :
moi :Papa !!! , Papa !! PAPA !!!!!
De longue minute s'écoula , angoissante . papa à été emporté ? qu'est ce qu'il fait ? putain il est ou ?
Papa : Je suis la , j'ai mis la voiture en sécurité sur la place.
Moi: Pourquoi faire ?
Papa : Si on doit partir !
Moi : On ne peut plus s'échapper , le passage sous le pont doit être sous l'eau !
Le remblai = batardeau
Nous rentrâmes dans la maison , les chiens étaient très obéissant. Ils avaient compris , l'exceptionnalité de la situation.
Vers 15H30 nous avions entendu encore un énorme boom à l'intérieur de la maison, nous sortîmes pour aller voir vers la passerelle en bois.
Le torrent était devenu surpuissant , les murs d'enceintes venaient d'être emportés, un effet de sidération nous parcourus.
Le pont tenait toujours mais devenu inutilisable car trop dangereux !
Nous avions encore du réseau GSM et de l'électricité , entre temps coup de fil au pompier :
Pompier : à Saint Martin Vésubie il est déjà tombé 500mm !!
Pompier : évacuer la maison !
Oui mais pour aller ou ?
Nous mettions à l'abri dans le garage les papiers et photos.
Quelque dizaines de va et vient entre la maison et le garage non attenant à la maison.
Nous mettions les chiens dans la camionnette Doblo , les chiens assis sur chaque sièges , calme au sec.
Nous aperçûmes un uniforme orange se rapprocher de notre maison .
Les secours, pensions nous
Une fois à proximité de la maison , nous avions vu notre voisine Sandrine, avec un gilet fluo de la carrière Bermont .
Sandrine flottait dans son imperméable.
Sandrine : non ce n'est pas les secours!
Sandrine : j'espérais passer par le pont pour rentrer chez moi.
Nous : c'est impossible
Sandrine : Je vais aller chez une amie.
Sandrine repartait .
Un nouveau problème était apparu , la place reculait à vue d'œil : Il faut sauver la voiture ! Nous appelons Jacques un voisin , après plusieurs tentatives infructueuses de lancer de clefs. Nous étions parvenus à lui transmettre les clefs. Jacky redescendis la voiture sur sa propriété. Nous venions de perdre notre unique moyen pour recharger les smartphones.
Nous étions trempés , nous nous changions.
Nous allions explorer le voisinage à la recherche d'aide.
Nous décidions d'aller chez le maire Mr Castiglia , au bout de notre propriété un autre torrent débordait sur la route d'au moins 20 cm. Le torrent de sciaminier .
Nous tournions à gauche , nous étions sur la propriété du maire.
Nous continuions de marcher une centaine de mètre. Nous étions face à des voitures et engins agricoles qui avaient été déplacés à la hâte.
Le maire à été emporté ? pensais je
Nous avancions encore, puis nous avions vu sur le torrent puissant.
Nous rebroussions chemin, trempés nous marchions lentement vers la route du Sciaminier. Nous décidions d'aller plus haut chez un voisin : Cyril , le torrent sciaminier débordait sur le chemin l'eau s'infiltrait partout dans la terre faisant ressortir les gaz dans l'atmosphère. Une odeur nauséabonde de fosse septique était omniprésente .
Des arbres étaient tombés sur sa propriété bloquant l'accès , le torrent devenu un obstacle infranchissable.
Y a t'il quelqu'un ? ils sont mal.
Nous redescendions chez Alain un autre voisin , nous tapons à sa porte.
Pas de réponse , Ya t'il quelqu'un ?
Alain ouvra sa porte , en caleçon . On le réveillait.
Alain : Bonjour , c'est pourquoi ?
Nous : la tempête s'aggrave on cherche de l'aide, on est trempé.
Alain : il n'y a plus d'électricité
Nous : tous les réseaux ont sautés.
Alain : Allez vous chercher de quoi passer la nuit.
La nuit commença à tomber.
Nous retournions sur notre propriété, nous nous séchions une fois de plus.
Nous décidions de rester sur la propriété au niveau du garage.
Le torrent continuait de grignoter la terre sous les fondations. de la maison.
Nous nous restaurions avec les moyens du bords dans le garage.
Les chiens dans la camionnette avaient eu droit à un Kiri chacun .
Nous mangions sur notre établi.
Vers 20H00 nous étions dans le garage entrain de préparer le repas.
Dans le capharnaüm de la tempête, soudainement nous percevions un son diffèrent. Un bruit de caillasses qui s'entrechoquaient !
Je décidais d'aller jeter un coup d'œil rapide à travers le double vitrage de la chambre.
J'éclairais le torrent avec une puissante lampe torche, je voyais une rivière de caillasse descendre la montagne. Les gravats s'accumulaient sur le flanc sous notre maison et avait dévié le torrent qui s'attaquait à la place des "français" en face.
Nous apprendrons plus tard qu'il s'agit d'une coulée de lave de gravât au comportement similaire au lave magmatique .
Tard dans la soirée nous décidions d'aller dans la caravane pour passer la nuit.
Nous emmenions nos chiens avec nous. Ils avaient dormit blottis sur nous.
Vers 2H00 nous voyons des faisceaux lumineux parcourir l'horizon.
Quelqu'un cherche quelque chose.
Plus tard nous avions appris, que les pompiers d'Annot étaient venu extraire des voisins proche de chez Alain et Jacques.
Les pompiers s'étaient embourbés ne connaissant pas le chemin , un voisin les avaient dépannés.
La tempête resta vigoureuse une grande partie de la nuit , à présent des sons remontaient des profondeurs de la terre.
Un tremblement de terre ? la terre bouge !
La nuit fut très longue.
La maison sera t''elle la demain ?
La route M6202 fut coupée en de nombreux points entre Malaussène <> Nice. Un gros travail de protection avait effectué.
La route n'avait pas été coupée entre Puget-Théniers <> Malaussène, permettant l'acheminent d'aides et d'engins de TP.
Très vite les équipes d'ENEDIS Puget-Théniers se mobilisaient.
L'électricité fut rétabli en moins de 48H.
Tous les autre réseaux étaient hors service , c'est à dire l'eau courante , le téléphone , les évacuations.
Pour l'eau potable un plombier de Massoins, du village d'en face nous avait dépanné fin novembre . Mettant fin à plus de 6 semaines de galère.
Il avait mis 2H00 pour trouver le tuyau d'alimentation dans les gravats.
La solidarité Malaussénoise dans toute sa splendeur …
Le fleuve Var avait mis des semaines à évacuer toute l'eau des trois vallées.